EXPOSITION
Le peintre brésilien est exposé à la galerie Boulakia, à Paris.
«Les peintres sont des vraies éponges», nous dit dans un français chantonnant et parfait, l’artiste brésilien, Gonçalo Ivo né en 1958 à Rio de Janeiro, architecte de formation, musicien amateur, qui vit et travaille entre Paris et Rio. Enfant, il admirait Mark Rothko, Miro, Georges Braque et ça se sent quand on regarde ses toiles colorées, à la galerie Boulakia, où il expose pour la deuxième fois. C’est l’époque où cet amoureux de la poésie reçoit en cadeaux ses premiers tubes de peintures que lui offre le poète peintre, José Paulo Moreira da Fonseca, un ami de son père, le poète Lêdo Ivo. A partir de ce moment-là, les couleurs vont remplacer les mots.
Malgré les lignes, les carrés, il se défend d’être un peintre géométrique. Il faut plutôt y voir des partitions musicales et poétiques creusées dans le sillon d’un Paul Klee, par exemple. D’ailleurs, certaines de ses toiles, qu’il peint en série, portent des titres évocateurs, tels que Contrepoint, Fugue, Accord ou encore Oratorio. On entend Bach ou Schubert, qu’il écoute probablement dans son atelier, tout comme Mozart ou la musique baroque italienne des XVIe et XVIIe siècles. Ces tableaux, comme des variations rythmiques, sont composés d’un assemblage de petits carreaux de toutes les couleurs, des rouges, des verts, des bleus, qu’il construit de haut en bas par couches successives d’épaisseur pour retenir une certaine intensité de lumière.
Certains évoquent aussi une toile de damier multicolore de Gerhard Richter, 1024 (1024 = 32 au carré). Une autre par la matière bleue rugueuse, n’est pas sans rappeler celles d’Yves Klein. Et pourtant, il ne se revendique pas plus du maître allemand que du membre du Nouveau Réalisme, car son modèle, et depuis très longtemps, c’est Roger Bissière − dont il pourra aller admirer la rétrospective à Bordeaux −, qui se déclarait «non figuratif mais absolument pas abstrait.» Tout comme Gonçalo Ivo qui tente dans cette polyphonie de concilier narration et abstraction.
Probablement imprégné par les couleurs de sa terre natale, les tissus chatoyants des pêcheurs de Bahia mais aussi ceux d’Afrique, tout autant que le bleu de l’océan et du ciel, il offre des compositions harmonieuses et contemplatives, paraissant traversées par la lumière, de l’intérieur vers l’extérieur, comme des vitraux, «que j’aimerais réaliser», confie-t-il. Aucunement religieuses, certaines de ses toiles, notamment celles de la série Floraison, dessinent des constellations célestes, mystérieuses, qui renvoient à une certaine spiritualité, nous transportant dans un ailleurs, dans un au-delà. Au passage, il cite Confucius: «Est-ce que le ciel parle? Et pourtant c’est en accord avec lui que les saisons suivent et que toute chose prend naissance. Le ciel parle-t-il?» La peinture de Gonçalo Ivo, si elle ne parle pas, opère une synthèse entre l’œil et l’oreille; elle se regarde autant qu’elle s’écoute.
Malgré les lignes, les carrés, il se défend d’être un peintre géométrique. Il faut plutôt y voir des partitions musicales et poétiques creusées dans le sillon d’un Paul Klee, par exemple. D’ailleurs, certaines de ses toiles, qu’il peint en série, portent des titres évocateurs, tels que Contrepoint, Fugue, Accord ou encore Oratorio. On entend Bach ou Schubert, qu’il écoute probablement dans son atelier, tout comme Mozart ou la musique baroque italienne des XVIe et XVIIe siècles. Ces tableaux, comme des variations rythmiques, sont composés d’un assemblage de petits carreaux de toutes les couleurs, des rouges, des verts, des bleus, qu’il construit de haut en bas par couches successives d’épaisseur pour retenir une certaine intensité de lumière.
Certains évoquent aussi une toile de damier multicolore de Gerhard Richter, 1024 (1024 = 32 au carré). Une autre par la matière bleue rugueuse, n’est pas sans rappeler celles d’Yves Klein. Et pourtant, il ne se revendique pas plus du maître allemand que du membre du Nouveau Réalisme, car son modèle, et depuis très longtemps, c’est Roger Bissière − dont il pourra aller admirer la rétrospective à Bordeaux −, qui se déclarait «non figuratif mais absolument pas abstrait.» Tout comme Gonçalo Ivo qui tente dans cette polyphonie de concilier narration et abstraction.
Probablement imprégné par les couleurs de sa terre natale, les tissus chatoyants des pêcheurs de Bahia mais aussi ceux d’Afrique, tout autant que le bleu de l’océan et du ciel, il offre des compositions harmonieuses et contemplatives, paraissant traversées par la lumière, de l’intérieur vers l’extérieur, comme des vitraux, «que j’aimerais réaliser», confie-t-il. Aucunement religieuses, certaines de ses toiles, notamment celles de la série Floraison, dessinent des constellations célestes, mystérieuses, qui renvoient à une certaine spiritualité, nous transportant dans un ailleurs, dans un au-delà. Au passage, il cite Confucius: «Est-ce que le ciel parle? Et pourtant c’est en accord avec lui que les saisons suivent et que toute chose prend naissance. Le ciel parle-t-il?» La peinture de Gonçalo Ivo, si elle ne parle pas, opère une synthèse entre l’œil et l’oreille; elle se regarde autant qu’elle s’écoute.
«Peintures», Gonçalo Ivo, galerie Boulakia, 10 avenue Matignon, 75008. Jusqu’au 5 janvier 2015. www.boulakia.net
http://next.liberation.fr/arts/2014/12/01/les-gammes-picturales-de-goncalo-ivo_1154286
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